Ligne droite vers les Balkans, sans passer Par la Suisse

30 10 2019
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Mon cher lecteur,
 
J’ai eu un demi sourire à la lecture de ce titre du Figaro :
 
« Bercy découvre le bonheur des Suisses : ils travaillent plus et mieux »
 
Il y a une vérité et 2 énormités et un sous-entendu catastrophique dans ce mauvais titre. C’est beaucoup en si peu de mots.
 
L’article est tiré d’une étude du Trésor tout juste parue : Quels enseignements tirer du haut niveau de vie en Suisse ?
 
Le constat est sans appel, je faisais d’ailleurs le même dans une lettre il y a déjà 3 ans : les Suisses travaillent BEAUCOUP plus que nous. Non seulement ils travaillent plus d’heures mais ils sont plus nombreux à travailler au sein de la population, ils commencent plus jeunes, finissent plus vieux, avec moins d’actifs inoccupés.
 
Cela étant dit, première énormité, l’étude montre en long en large et en travers qu’ils ne travaillent pas particulièrement mieux. La différence est quantitative pas qualitative.
 
Je ne serais pas étonné, en revanche, que la productivité Suisse soit mieux répartie parmi les travailleurs qu’en France, mais en moyenne, l’heure de travail d’un Suisse n’est pas particulièrement plus productive que celle d’un Français.
 
Et surtout… Que vient faire le bonheur là-dedans ?
 
L’étude du Trésor parle de niveau de vie et entre niveau de vie et bonheur, il y a un océan que je ne franchirai pas, d’autant que nous savons qu’il n’y a presqu’aucun lien entre niveau de vie et bien-être. Le bien-être (sans même parler de bonheur) n’est pas une référence absolue mais relative : Le jour où il y a steak frites à la cantine tout le monde est content mais si vous dégustez un magnifique morceau de bœuf à côté de quelqu’un qui se gave de caviar, foie gras et produits fins, votre steak aura généralement un goût de cendre.
 
Non vraiment, l’on n’est pas plus heureux parce que l’ on travaille plus pour gagner plus.
 
Laissez à César ce qui lui appartient, si le bonheur était une question économique cela se saurait depuis longtemps et Monsieur Macron serait le président le plus populaire de la Ve République, tendance gourou.
 
En revanche pour ce qui est du niveau de vie à l’échelle d’une nation il n’y a pas tellement plus puissant que le fameux tavailler plus pour gagner plus… Enfin surtout pour s’endetter moins.
 
Aujourd’hui, le seul moyen de préserver les acquis sociaux de l’État providence passe par le travail, il ne s’agit pas d’accumuler plus et plus de richesse mais simplement de sauvegarder ce qu’il reste de notre capacité à offrir à chacun une vie décente.
 
Cela dit, personne à Bercy ou dans la rédaction du Figaro n’explique COMMENT les Suisses s’organisent pour travailler deux fois plus que les Français.
 
Comme si cela devait être évident…
 
Il y a là de la propagande bas de gamme qui voudrait instiller que les grandes manœuvres en cours sur les retraites et la mise en application de la réforme du chômage vont nous permettre de travailler plus et nous rendre plus riches.
 
Et il y a là un sous-entendu catastrophique qui voudrait que les Français soient de grosses feignasses patentées accrochées à leurs acquis sociaux comme des bulots à leur rocher, à qui il faudrait couper les allocs afin de les remettre enfin au boulot.
 
Vous savez comme moi que ce chemin ne mène pas vers la Suisse, mais vers les Balkans.
 
À mon avis les journalistes du Figaro comme les analystes du Trésor sont aveuglés par leur idéologie. Ils refusent de voir l’éléphant dans la pièce. Ils sont comme les petits enfants qui se cachent les yeux en pensant : « ce que je ne vois pas n’existe pas ». Quand on est chic et orgueilleux on dit : «  je façonne le monde de mon regard ». C’est à peine plus doux qu’à la pointe de l’épée.
 
En donnant le travail comme clé, ces gens ne donnent que la moitié de la solution et aucune amélioration contribuant à leur petite échelle à détruire la valeur du travail dans notre société.
 
C’est comme si l’on nous donnait la moitié d’un âne pour porter notre fardeau : cela ne règle pas la moitié du problème, cela alourdit le fardeau.
 
Il se trouve que j’ai mon idée sur la question.
 
J’ai écrit il y a bientôt 3 ans une lettre que j’avais intitulée, selon la mode de l’époque : « je vais inverser la courbe du chômage ».
 
Elle n’a pas pris une ride et permet de nous rendre compte de la continuité entre le hollandisme et le macronisme. C’est l’une des lettres les plus importantes que j’ai écrites. Je la reproduis ci-dessous, dites-moi ce que vous en pensez en réponse à ce message.
 
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
 
J’ai écrit un article complet sur le travail et l’inversion de la courbe du chômage.
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle

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